samedi 10 juin 2006

le chien
il contemple l'os gisant à ses pattes. enorme mais creux, l'odeur qui s'en dégage ne flatte que sa truffe. c'est sur, personne d'autre n'en voudrait vraiment. il s'est déja bien acharné dessus. la moelle a depuis longtemps disparue, mais des lambeaux sanglants persistent deci dela, accrochés, étalés, recroquevillés en poses grotesques et tirants déja sur le noir de la putrefaction. les babines dégoulinantes, rassazié, un léger écoeurement le gagne. il a envie de pulvériser cet os. ses crocs lui en feront mal, des échardes drus lui maculeront la gueule, mais la nature lui en a planté de bien droits et cet os, aussi gros soit il, ne leur résisterait pas. et après? une bouillie blanche juste bonne à patifier sa langue visqueuse, des miettes répandues aux fourmis...non cet os, peut être le roi des os, il va l'enterrer.