lundi 29 janvier 2007

le chien
c'est au milieu de la foule que l'on éprouve
de grands instants de solitude...


la photo à 2 mois. qu'y voit on? un gus, un transport en commun.
voici leur histoire :
le gus en question rentre vraisemblablement du taf, un soir, par le train-train de banlieue. mâle, 40-50 ans, type ouvrier en batiment (?), tronche de fakir, il est monté un peu plus tot, perruchant ostensiblement, sur la plateforme encore à quai...
au stridulent signal du départ, il lui prend subitement l'envie d'escagacer la barre de ses gros godillots...content de lui, sa joie redouble lorsque la porte résolument coulissante vient se joindre à son petit manège, heurtant le dit godillot et refermant le sandwich sur le corniaud...dont le sourire se fige lorsqu'il réalise qu'il se retrouve coincé, tenaillé, que ses tentatives de dégagement tournent en eau de boudin, le train commencant sa marche, portes béantes, comme si de rien était...
les observateurs alentours, d'abord interloqués (mais qu'est ce que c'est que ce machin en train de machiner?) se proposent à repousser l'inébranlable porte...moue génée contre rictus narquois, le gus, crispé sous la pression, a vraiment l'air con. de son coté la porte ne veut rien savoir, elle a décidé de venger l'honneur bafoué de la barre et quelques essais infructueux plus tard, de peur de tomber, tout le monde se rasseoit, à l'écart, sauf le berlot, qui, ignorant le signal d'alarme, et les regards mi courroucés-mi goguenards, sent confusément qu'il flotte dans l'air un "c'est quand même bien fait pour sa gueule..." : reconverti à l'improviste représentant chez doc martens, c'est le moment de vérifier la qualité de sa came...
et tchou tchou, sous le train crescendo file le balast.
il convient donc de rajouter, pour un cliché en 3D, quelques bonnes rafales de vent, un boucan de pleine vitesse, et un quart d'heure, une éternité, le gars, sur une jambe, au bord des crampes, fixant son putain de pied, prisonnier d'une barre et d'une porte, emmitouflé dans de ce qui lui reste de dignité, attendant, avec impatience, le prochain arrêt en gare de "delivrance".
à sa descente personne n'a remarqué s'il boitait. abruti.