le chat
soupire ce soir...un soupir à recoller une photo de lune, ou de ciel, ou d'étoile sur le catnet. mais il en a déja mis trop. il a vu l'anaconda repousser sa belle panthère black. elle s'est évanouie rapidement, presque sans un souffle, dignement, sans plainte ni gemissement. il a vu l'immense reptile sinuer gracieusement autour de la feline, enlacer sa belle fourrure de surprises, puis pleurer ses forces pour ne pas relacher l'étreinte. il savait que la créature serpentait depuis une lune derriere la haie. après le sacrifice de pussyrella, et pour écarter toute intrusion, il avait lui meme reveillé ce gardien immuable à sang froid. comme un effet collatéral, cette présence statique avait fait aussi taire le chien. le trio était presque heureux de se retrouver, fortifié par leur réunification. mais la danse avait déja célébré la panthère et la panthère avait déja célébré la transe alors l'anaconda avait sifflé. et toujours le spectacle detestable de l' attente, de l'agonie programmée, du dénouement imparable. en fait les animaux n'aiment pas s'entredévorer sans appetit. alors le chat espere toujours que, dans chaque agonie, comme pour le cerf, il se trouve un étang suffisamment grand, ou un clos suffisamment accueillant, pour échapper à l'hallali.
de nouveau l'air du temps rafale sur les sentiments, et la brise du doute caresse les champs de certitudes.
la tour de pise n'aura pas lieu.