mardi 13 juin 2006

le chat
de soie, de chanvre et de barbelé. tel est la composition de la laisse qui ne le quitte plus. il est sur que s'il y avait eu une étiquette sur cette laisse, c'est ce qu'il y aurait lu. évidemment le chien le prend pour un fou, dit qu'il n'existe aucun collier, ni aucune laisse, qu'il est libre. ce simplet, il est presque né avec un collier. alors que lui, il la ressent cette nouvelle et étrange laisse. elle le caresse, le suffoque et le blesse.

le chat
aime bien les chiens moches. il est servi.

le chat
il a été réveillé à l'aube par une bise glacée......le souffle livide du vide et son miaulement déchirant...
il parait que les fantômes ne reprennent jamais chair...
il prie pour que l'absence n'en soit pas un...

lundi 12 juin 2006


l'ours
a eu un bon coup de chaud
rêve
le chien


le chat
elle a miaulé beaucoup plus fort ce soir...beaucoup beaucoup plus fort.
quand il l'a entendu, un tsunami d'emotions de chez "loves & fuckables", lui ai passé sur l'echine. il a falli en chialer.
il a lutté mais il n'a pas répondu...elle est tellement déja présente.
il reprend petit à petit le controle de son squelette
tout est évident. tout est calme...sous les étoiles le chien transpire aussi par la gueule.

le chat
a une passion pour les dépêches de l'afp
celle ci lui a particulièrement plu.

samedi 10 juin 2006, 12h36
WEST MILFORD, New Jersey (AP) - Jack le chat n'aime pas que l'on empiète sur son territoire. Aussi lorsqu'un ours brun s'est introduit dans le jardin de ses maîtres, à West Milford (New Jersey), le félin de 7kg est passé à l'action. Effrayé, le plantigrade n'a eu d'autre choix que de trouver refuge en haut d'un arbre, à deux reprises.
Le chat roux tigré a toujours chassé les intrus de son domaine mais il ne s'était jusqu'alors mesuré qu'à des animaux de petite taille. Son dernier exploit a étonné ses propriétaires et leurs voisins.
"Avant, on en plaisantait en disant: 'Jack est de garde', mais on n'aurait jamais imaginé qu'il pourchasserait un ours", a confié sa maîtresse Donna Dickey au journal "The Star-Ledger" de Newark.
Sa voisine Suzanne Giovanetti a été témoin de la surprenante scène après que son mari eut vu un ours escalader un arbre près de leur propriété dimanche. Elle a d'abord pensé que Jack regardait simplement le plantigrade avant de se rendre compte que ce dernier avait en fait peur du chat qui miaulait.
Un quart d'heure plus tard, l'ours est descendu et a tenté de s'enfuir mais le félin intraitable l'a poursuivi, le contraignant à grimper à un autre arbre.
Craignant tout de même pour son chat, Donna Dickey l'a appelé pour qu'il rentre à la maison. Et l'ours trouillard a détalé, regagnant les bois d'où il était venu.
Donna Dickey explique la témérité de son effroyable matou ainsi: "Il ne veut personne sur son territoire".
La région de West Milford compte l'une des plus importantes populations d'ours du New Jersey. AP

Bravo Jack!
a noter que les chats américains, comme leurs maitres, bouffent comme des porcasses...
dédicace a l'inimitable et indispensable matou dédé :
"3 poils au cul et cela se prend pour un ours"...

le chien
il ne se souvient plus pourquoi le chat semble si bizarre.
il rêve d'une potion qui lui ferait fermer sa gueule...


dimanche 11 juin 2006

le chat
il l'a entendu miauler pas très loin. elle l'appelle encore....la moustache fremissante, il hume les parfums de l'espoir...il répond faiblement...repose sa tête. place à la nuit solitaire.

le chat
il a vu la chatte blonde revenir roder aujourd'hui...sans doute attirée par l'odeur du deuil. jusque sur sa terrasse...evidemment le chien, ce traitre pervers, n'a pas bronché trop content de voir comment allait se passer la rencontre, toujours à saloper son boulot de gardiennage.
lui, il a du activer sa barrière invisible, qu'il pense infranchissable, et qu'il a bréveté depuis longtemps déja avec elle. au final c'est fou comme une position, une attitude, une oreille plus basse que l'autre, une queue fouettant l'air valent bien mieux que tous les miaullements du monde. les chats aussi ont leur langue des signes.
en conséquence...ils ont fait la conversation, comme on dit, et elle dans son timbre si particulier lui à débité un flot ininterrompu de miaulements parfois fadasses et souvent redondants.
bien sur, ils s'étaient effleurés autrefois, dans le verger en friche, carréssés un peu...mais jamais plus loin!
bien sur elle ne renonce pas à le damner...
ils sont amis, de force puis de grès, il accepte sa bienveillance et sa gaiêté.
mais l'ancre du présent est définitivement enchassée sur d'autres fonds.
il n'y à de ronrons que pour Pussyrella....

le chien
il n'est pas nostalgique des jours malheureux...il les dissout dans la volatilité de sa mémoire. il pense brut pas comme ce filou de chat qui sous ses airs d'aventurier audacieux prepare minutieusement chaque dépense d'energie. non c'est lui le brave et le courageux. lui qui n'a pas peur d'aimer sans juger. il attends. quand bien même il serait attaché abandonné en pleine forêt au pied d'un arbre calciné...il attendrait...avant de hurler à la mort et de crever de soif.



le chat
rêve de purge...

le chat
il est allé flirter aux confins de la sphère virtuelle, cherchant à grappiller quelques miettes de baume ou de courroux. il y ai aimanté et cela le debecte. lui que l'on croit si patient, capable d'attendre des mois d'une souris qu'elle veuille bien sortir de son trou...est écrasé par l'océan du temps qui s'ouvre sous lui, ce pot froid et humide qu'il tient en horreur. quelle chance à ce mécréant de chien qui, sans mémoire, ne fait pas la différence entre 1 heure et 10 ans... lui, il veut griffer un mot pour chaque seconde qui s'écoulera jusqu'a leurs retrouvailles, filer un cordon elastique qui inévitablement repercutera leurs âmes...
lorsqu'il l'a lu, furtivement comme par effraction, le courage chancelant et prêt à s'enfuir au moindre danger, il l'a senti égarée, faussement ivre d'une liberté toujours révée en état d'ébriété. il a senti aussi qu'il existe toujours à part dans ses souvenirs loin des souillures qu'elle dit s'appréter à commettre...lui qui la connait, instinctivement, sait que ce sont les derniers feux d'une saison de jeunesse...
il se promet de garder les yeux ouverts la nuit pour qu'elle le trouve plus facilement au cas ou elle reviendrait l'éclairer de sa lumière...
il se chie dessus
il se debecte

le chien
il est allé pisser sur son terrain vague fétiche ce matin...




ça fait du bien.....

samedi 10 juin 2006

le chat
son territoire s'est retreci trop soudainement. avec toutes ses vies, et contrairement au chien toujours trop confiant, lui, il s'y attendait et restait méfiant...pendant qu'elle miaulait, de sa voie ensorcellante, toute les notes de sa gamme.
il a honte.
lui qui n'aspire qu'au présent, il ne sait comment se débarrasser de ces souvenirs parasites et encombrants.
et pourtant, la bas, ses pattes lui appartiennent encore...
il a honte
il aspire à un arbre si haut que personne ne pourrait l'en descendre...même pas lui.

le chien
quand je regarde mon ombre, j'y vois Jacques Brel...

c'est vrai qu'on a connu inauguration plus joyeuse...

"Comme la voix d'un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.

Ouvre ton âme et ton oreille au son
De la mandoline:
Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.

Je chanterai tes yeux d'or et d'onyx
Purs de toutes ombres,
Puis le Léthé de ton sein, puis le Styx
De tes cheveux sombres.

Comme la voix d'un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse.

Puis je louerai beaucoup, comme il convient,
Cette chair bénie
Dont le parfum opulent me revient
Les nuits d'insomnie.

Et pour finir, je dirai le baiser
De ta lèvre rouge,
Et ta douceur à me martyriser,
- Mon Ange! - Ma Gouge!

Ouvre ton âme et ton oreille au son
De ma mandoline:
Pour toi j'ai fait, pour toi, cette chanson
Cruelle et câline.

Comme la voix d'un mort qui chanterait
Du fond de sa fosse,
Maîtresse, entends monter vers ton retrait
Ma voix aigre et fausse."
P.V.

le chien
il contemple l'os gisant à ses pattes. enorme mais creux, l'odeur qui s'en dégage ne flatte que sa truffe. c'est sur, personne d'autre n'en voudrait vraiment. il s'est déja bien acharné dessus. la moelle a depuis longtemps disparue, mais des lambeaux sanglants persistent deci dela, accrochés, étalés, recroquevillés en poses grotesques et tirants déja sur le noir de la putrefaction. les babines dégoulinantes, rassazié, un léger écoeurement le gagne. il a envie de pulvériser cet os. ses crocs lui en feront mal, des échardes drus lui maculeront la gueule, mais la nature lui en a planté de bien droits et cet os, aussi gros soit il, ne leur résisterait pas. et après? une bouillie blanche juste bonne à patifier sa langue visqueuse, des miettes répandues aux fourmis...non cet os, peut être le roi des os, il va l'enterrer.


le chat
au bout de ton monde de merde c'est le desert, la noyade, on a les pattes souillées, mouillées, cela sent la vase...et tu n'y es pas Pussyrella

le chat
Il est rentré chez lui...après deux mois de fugue, d'errance et de vagabondages. Efflanqué, la fourrure aglomérée et crasseuse, un oeil fermé, une dent cassée, les oreilles déchirées, il fait peine à voir...bien sur il va dormir, beaucoup dormir, manger aussi mais son estomac ne supporte toujours rien. Il se promet d'essayer l'herbe tendre du jardin qu'il trouvait, jadis, si appetissante. Mais que reste t'il à purger? En attendant il va se lustrer les poils, lécher les croutes, ronger les griffes, et cicatriser les coussinets, blotti et silencieux là ou ses os lui font le moins mal. Il sent qu'il va garder encore quelques temps ce regard toujour vert bien sur, mais tantot trouble, tantot vide, à se demander s'il aura de nouveau la force de ronronner. pour l'instant il se souvient du feulement de la vie qui courait dans leurs veines. Dieu que ce fut bon, Dieu que ce fut dur. Il sait...non il ne sait plus rien. Mais qui va lui lécher l'âme maintenant?

?????
parce que des fois il y aura des ronrons joyeux
parce que des fois il y aura de la paté maussade
et parce que pour toi
qui lis ces lignes
la gamelle sera
des fois pleine
des fois vide