ceci n'est pas un verre...
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une gamelle des fois pleine, des fois vide.
ceci n'est pas un verre...
le chien porte un toast
["brou-wawouah, brou-wawouah"]
[scritch, scritch - griffe sur gamelle]
[silence]
"j'ai lu, il y peu, dans un roman débile incitable ici, la phrase suivante : "ne jamais abandonner un ami. Les amis sont tout ce qu'on à pour nous aider à traverser la vie, et ils sont les seules créations de ce monde que nous pouvons espèrer retrouver dans le suivant..."
alors, puisque l'occasion m'en ai donné, et pendant que ma langue bave encore, je voudrais remercier chaleureusement, et tout particulièrement cette année, pour leur aimable participation :
111, 222, 333, 444, 555, 666, 777, 888 et 999,
dont l'excellent 37 est le multiple...
on peut les applaudir...
[crap, crap, crap, crap]
mais surtout,
surtout, surtout...
je tiens à vous remercier,
vous,
du fond du coeur,
mes chers amis,
mes nombres premiers,
ici présents,
ici absents,
qui êtes,
tous,
pour la vie...
mes excellents multiples"
[re-crap, re-crap, re-crap]
[lape, lape, lape]
dernier rappel avant démolition...
depuis quelques jours, des ouvriers batisseurs labourent et retournent le périmètre. terraformé, l'endroit n'est plus qu'une vague copie de son ombre. port du casque obligatoire. de monticules en tumulus, une terre rouillée s'éleve alentours, chariée, tractée, bénnée par des excavatrices de 10.000 pattes, vers une destination inconnue. c'est l'age des fondations avant celui du béton. une intense activité règne. ça gueule, siffle, gronde, s'invective, déféque du barbecue sous des chiottes-portatifs, tandis que les huiles, blotties dans leur chateau d'algecos, trament des plans, sur des treteaux, qui s'executent illico-presto...quelques arpents plus bas.
malgré cela...au centre du chaos géométré, au dessus de la mélée, s'est nouée une entente illicite, un surnaturel consensus, une douce ironie, dont la genèse ballote dans chaque paire de couilles habitant le chantier, cimentées, soudées, par une vibration commune qui les toise et résonne en écho des vapeurs de diesel. tout près, au seuil de leur champs de vision, et de leur mémoire ancestrâle, tel un commandement irradiant sur sa table, les mâles contemplent l'artefact blanc, instinctivement, indecrottablement, écrasant gargouilli graphique néo-rupestre, déclamé en 4 x 12m,
le théorème du mur du fond.
ils l'ont tous lus, ou fait lire en arrivant, et, mi-sourires affichés, mi rictus ébauchés, ne cessent de s'en repaître. certains, les sentimentaux et les dévots, ont songé à demanteler l'ouvrage...pierres par pierres, pour le conduire numéroté, avant de le remonter, en antartique. d'autres, plus réalistes, plus résignés, plus salariés, pensent qu'est venue la fin des temps du slogan, qu'il en restera bien des miettes dans les archives de quelques mauvais photographes amateurs, et que de toute façon c'est le dongeon qui décide...à coup de bazooka si nécessaire.
mais il est établi, entre eux, cols blancs et col bleus, sans en dire deux mots, qu'ils sont entrés en resistance, et tant qu'ils en auront les moyens, la plus petite parcelle de pouvoir de décision, le moindre coup de pelleteuse dévié, ils retarderont l'échéance, l'inéluctable, la loi d'airain, pour préserver, encore quelques instants, l'incroyable relique...pour l'exposer au vu et au sus de tous...et de toutes.